Les fissures alpines (fours), qui sont aujourd’hui des cavités contenant de beaux cristaux, étaient originalement remplies avec d’eau salée et chaude. Ce fluide peu compressible a aidé à garder les fissures ouvertes quand la roche encaissante a subi ensuite une déformation.

Dans une étude de Bergemann et al. de fours des Alpes autrichiennes parue dans le journal « Terra Nova », les auteurs utilisent un minéral appelé « monazite » afin :

  1. d’estimer la température et la profondeur de cristallisation à l’aide des inclusions fluides contenues dans la monazite ;
  2. de dater la croissance de ce minéral avec un spectromètre de masse.

    Cristal de monazite (orange-brun) sur un cristal de quartz, provenant du Hohe Tauern, Autriche

Les études ont montré que la monazite a cristallisé en plusieurs étapes à une profondeur de 4 à 10 km et à des températures entre 230-350 °C, il y a -90 à -70 millions d’années.

La durée de cristallisation qui s’étend sur plusieurs millions d’années est étonnante, tout comme le fait qu’ailleurs dans les Alpes (France, Autriche et Italie), la plupart des fissures sont beaucoup plus jeunes.

C’est donc la première fois qu’on démontre que les fissures ne se sont pas formées en même temps partout dans les Alpes.

Il faut savoir que les Alpes sont le résultat de la collision entre des plaques continentales, une première fois entre -110 et -90 millions d’années et une seconde fois entre environ -45 millions d’années et aujourd’hui.

 Article original disponible à la bibliothèque du Muséum

Article scientifique disponible en full access: BERGEMANN, C.A., GNOS, E., BERGER, A., WHITEHOUSE, M.J., MULLIS, J., WALTER, F. and BOJAR, H.P., 2018. Constraining long‐term fault activity in the brittle domain through in situ dating of hydrothermal monazite. Terra Nova. 30(6), pp.440-446.

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