Nicolas Seringe (1776-1858) est un botaniste français. Après avoir fait la campagne d’Allemagne en tant que chirurgien militaire dans l’armée républicaine, il se retire à Berne en 1801 où il enseigne la botanique.
En 1820, il déménage à Genève où il devient conservateur de l’herbier d’Augustin-Pyramus de Candolle (1778-1841), l’un des fondateurs du Muséum d’histoire naturelle de Genève. Seringe est aussi directeur-adjoint du Jardin botanique de Genève.
En 1830, il est appelé à Lyon pour devenir directeur du Jardin des plantes de Lyon. Il enseigne également à l’Université de cette ville dès 1834.
Pendant son séjour en Suisse, Seringe a édité plusieurs livraisons d’Exiccatae (collection organisée et raisonnée de spécimens desséchés conservée principalement dans un herbier) et il a publié un certain nombre de monographies, notamment un Essai d’une monographie des saules de la Suisse (1815), une Monographie des céréales de la Suisse (1818) et un Mémoire sur la famille des Mélastomacées dans les Mémoires de la Société de Physique et d’histoire naturelle de Genève (1828).


La monographie sur les saules contient deux planches plutôt banales, mais aussi un diagramme remarquable de type arbre du vivant.

Bien qu’on ait l’impression que Seringe ait anticipé le célèbre arbre qui a aidé Charles Darwin (1809-1882) à formuler sa théorie de l’évolution par la sélection naturelle, ce n’est pas le cas – c’est en fait une clé dichotomique pour les espèces, et chaque branche ou brindille montre le caractère morphologique qui divise les deux groupes ou espèces.

Même si l’arbre de Seringe est un moyen très efficace et très agréable esthétiquement pour présenter les relations entre les différentes morphologies de l’espèce, il n’est pas destiné à démontrer une relation évolutive.

L’idée des espèces qui ont évolué et qui se sont transformées au fil du temps n’a pas vraiment été beaucoup débattue jusqu’à ce que le travail de Darwin et de Wallace ait été publié en 1858, et même après L’origine des espèces, de nombreux scientifiques, comme Louis Agassiz (1807-1873), pensaient que les créations successives de Dieu étaient une meilleure explication à l’évolution que la descendance d’un ancêtre commun.
Aujourd’hui, l’utilisation de diagrammes en forme d’arbres pour démontrer la phylogénie est la norme, mais les arbres du XIXe siècle, comme celui de Seringe, étaient pionniers, bien qu’avec une signification différente de celle d’aujourd’hui.
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