Accueillir la biodiversité
Avec les températures qui baissent (enfin…) et les feuilles qui jaunissent, l’automne s’impose à la nature, avec son lot de migrations. Beaucoup d’oiseaux insectivores s’en vont vers des contrées plus chaudes, mais des mouvements plus discrets s’opèrent aussi pour la faune terrestre : l’automne est le moment où insectes et autres araignées cherchent à se mettre à l’abri pour l’hiver. Et bien souvent ces animaux se retrouvent dans nos maisons, pour le plus grand bonheur des arachnophobes… Une faune encore plus discrète suit également le mouvement : ce sont les petits rongeurs, mulots en tête, qui cherchent abri et couvert dans nos maisons.
Le Muséum, qui se veut d’accueillir et de décrire la biodiversité animale dans ses collections, n’échappe pas à la règle. Par la grande porte d’entrée ou par les fenêtres du rez-de-chaussée, la petite faune qui peuple les abords du bâtiment cherche parfois refuge à l’intérieur, mais cette fois non pas sous forme de spécimens dûment préparés, étiquetés et classifiés, mais bien comme de mini-envahisseurs. Par le passé, une colonie de souris domestiques avait élu domicile dans les sous-sols, mais aujourd’hui ces sont des mulots à collier qui adorent faire les poubelles du réfectoire.
Un danger pour les galeries du Muséum
Ce n’est pas une bonne nouvelle pour le Muséum, car même s’ils ne présentent pas un danger direct pour les collections, il suffit qu’un de ces mulots vienne mourir derrière un meuble ou une vitrine, pour que son cadavre attire des insectes nécrophages. Ceux-ci vont alors proliférer sur les restes du rongeur, puis s’éparpiller dans les galeries et s’attaquer aux spécimens exposés, faute de meilleure nourriture.
Capture intramuros
Pour que ce scénario catastrophe ne se produise pas, le spécialiste de ces petits mammifères a donc organisé une singulière session de capture intramuros, en posant des pièges-boîte non vulnérants, appâtés de pain et de bouts de pomme. En 24h et à l’aide de 2 seuls pièges, pas moins de 3 mulots se sont fait prendre : deux adolescents, et un femelle adulte gestante, prête à mettre bas la génération suivante de souriceaux… On attend toujours le papa, qui semble plus méfiant que les autres.
Après avoir été dûment identifiés (il s’agissait d’Apodemus flavicollis pour les connaisseurs) et mesurés, tout ce petit monde indésirable a été emmené dans une forêt des environs, et relâchés à plus de 500 m du Muséum, pour être sûr qu’ils ne reviendront pas s’installer à nouveau dans le confort de la vénérable institution !